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Dossier thématique
Activité physique
M. Duclos1, J.-F. Gautier2
1 Service de médecine du sport et des explo-
rations fonctionnelles, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, & Laboratoire de nutrition humaine, INRA UMR 1019, Université d’Auvergne I, Clermont-Ferrand. 2 Service de diabétologie et d’endocrinologie, Hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris, & INSERM UMRS U872, Equipe 8, Physical activity and type 2 diabetes mellitus Centre de Recherche des Cordeliers, Paris. Résumé
Summary
L’exercice physique régulier associé à une alimentation équili- Regular physical exercise associated with a well balanced diet brée est considéré depuis longtemps comme la pierre angulaire is considered for a long time as the corner stone of the treat- du traitement du diabète de type 2. Nous disposons mainte- ment of type 2 diabetes. Five large prospective studies are now nant de cinq études prospectives qui confirment le rôle majeur available to show the major role of physical activity to prevent de l’activité physique dans la prévention du diabète dans les type 2 diabetes in high risk population. Despite huge numbers populations à risque. Malgré le nombre important de revue et de of review and consensus published in the international litera- consensus publié dans la littérature internationale, peu d’études ture, only a few studies had rigorously evaluated the efficiency ont évalué l’efficacité de l’activité physique sur le contrôle gly- of physical activity on glycemic control. Recent meta-analyses cémique de manière rigoureuse. Les méta-analyses récentes, et and particularly that published by the Cochrane Collaboration en particulier celle publiée par la Cochrane Collaboration, confir- confirmed a moderate effect of regular physical exercise per se ment un effet propre, modéré, de l’activité physique régulière with a mean decrease of HbA1c of 0.6 %, without significant sur la baisse du taux d’Hb1Ac qui est de l’ordre de 0,6 % et qui weight loss despite favourable changes in body weight compo- ne s’accompagne pas d’une perte de poids significative malgré sition. Although training programmes that have been evaluated des effets favorables sur la composition corporelle. Bien que les are not homogenous, the combination of muscular resistance programmes d’entraînement évalués ne soient pas homogènes, with aerobic exercises seems to give better results. l’adjonction d’efforts musculaires de résistance aux activités aérobies semble donner des résultats supérieurs.
Key words
Physical activity
HbA1cmuscular resistance
Mots-clés
Activité physique – diabète de type 2 – HbA1c – résistance musculaire.
Introduction
(obésité abdominale), anomalie majeure l’incapacité de la cellule bêta insulaire de sécréter suffisamment d’insuline et au bon associé au DT2 est inversement corrélée à la sensibilité à l’insuline. Ces éléments pour compenser l’apparition ou l’aggra- suggèrent le rôle crucial de la sédenta- vation d’une insulinorésistance. Le déficit rité dans la survenue du DT2 et de l’ac- de l’insulinosécrétion et celui de l’action tivité physique dans la prévention et le Correspondance :
de l’insuline coexistent donc au cours du traitement du DT2. D’ailleurs, la Haute Jean-François Gautier
Autorité de Santé (HAS) - tout comme les Service de diabétologie et d’endocrinologie de l’interaction entre des facteurs géné- tiques et des facteurs environnementaux. dès le diagnostic du diabète des mesures 1, avenue Claude Vellefaux75475 Paris cedex 10 Un des déterminants majeurs de la sensi- hygiéno-diététiques avec deux objectifs : bilité à l’insuline d’un individu est la masse une augmentation de l’activité physique musculaire, elle-même déterminée par le à 30 minutes par jour et une réduction 2009 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.
niveau d’activité physique. Par ailleurs, Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1
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L’objectif de cet article est de faire une plus de 30 minutes/jour ; 2) un groupe été randomisés en un groupe témoin et revue des données de la littérature sur trois groupes bénéficiant d’une prise en activité physique et DT2 et de discuter éducation sur la diététique et l’exercice. charge active avec soit : 1) diététique, 2) des possibilités de prise en charge par L’incidence totale du DT2 après 4 ans a exercice, ou 3) diététique plus exercice. été de 11 % dans le groupe intervention et de 23 % dans le groupe contrôle. Ainsi ans était réduite de 46 % dans le groupe le risque de DT2 a été réduit de 58 % Effet préventif de l’activité
dans le groupe intervention à la suite des physique régulière
sur la survenue d’un DT2
effet significatif de l’activité physique chez les sujets à risques
per se. Afin de préciser ces résultats et métaboliques
du mode de vie (exercice et diététique) ont été publiées : une étude chinoise, de l’activité physique, une analyse post Les études d’intervention
Da Qing IGT and Diabetes Study [4], hoc a été réalisée sur la cohorte de une étude américaine, US diabetes pre- l’étude finlandaise [8]. L’étude de suivi vention program [5], une étude indienne, et de prise en charge a été prolongée prévenir la survenue d’un DT2 chez des Indian diabetes prevention programme, d’un an et les sujets ont été réévalués sujets à risque (intolérants au glucose). [6] et une étude japonaise [7]. Elles rap- Les résultats de l’étude de Tuomilehto et portent des résultats similaires : réduc- al. (Finnish diabetes prevention study) [2, tion de 28 % à 67 % de l’incidence du tions internationales d’activité physique 3] sont particulièrement éloquents : 522 DT2 chez des sujets à risques métaboli- (≥ 2,5 h/semaine) était de 62 % dans le groupe contrôle. Quand l’ensemble des ans, ont été répartis de façon randomisée Un effet de l’activité physique
sujets est pris en considération (n = 487 en : 1) un groupe intervention : conseils indépendant de la diététique
Dans les études précédemment citées, (- 5 %), réduction des apports lipidiques c’est l’effet combiné de la diététique et de l’activité physique qui a été étudié. Seule l’étude chinoise [4] a étudié un groupe augmentation de l’activité physique à exercice seul, puisque les sujets avaient Tableau I : Principales caractéristiques des études de prévention du diabète de type 2 par l’activité physique.
Incidence du diabète
Critère
Type d’activité
à la fin de l’étude
de sujets
d’inclusion
physique
de l’étude
Il faut noter que dans toutes ces études (sauf la Da Qing Study), les résultats portent sur les effets combinés de l’activité physique et de la diététique (alimentation équilibrée sans perte de poids, le plus souvent). DT2 : diabète de type 2 ; H : hommes ; F : femmes ; IG : intolérance au glucose ; T : groupe témoin (conseils seuls) ; E : groupe exercice ; RR : risque relatif. FDPS : Finnish diabetes prevention study ; DPPS: Diabetes prevention program study ; IDPP: Indian diabetes prevention programme.
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diététique ou de l’indice de masse cor- première étude, mais reste très signifi- tions a confirmé l’identité de leur patri- tion au cours du suivi. Il ressort aussi de moine génétique. La prévalence du DT2 ce travail que sont bénéfiques à la fois intervention, le risque relatif en analyse a été étudiée sur ces deux populations l’activité physique d’intensité modérée qui ont donc le même capital génétique à intense (marche rapide, natation, vélo, jogging, jeux de balle), et l’activité phy- perte de poids d’au moins 5 % et de 0,62 sique de faible intensité (marche ou vélo vie très différent. La prévalence du DT2 à allure faible, jardinage) et ceci toujours d’activité physique intense à modérée indépendamment de la diététique ou de par jour par rapport à ceux qui n’ont l’IMC. Ceci suggère que dans ces popu- pas atteint les objectifs. Ce risque rela- (Pima Mex) vs 34,2 % des hommes et lations à risques métaboliques élevés, tif, passe à 0,82 en analyse multivariée sédentaires et le plus souvent obèses, la après ajustement sur les autres paramè- États-Unis (Pima US). Ajustée pour l’âge durée de l’activité physique et l’énergie tres (perte de poids, diététique), pour l’ef- et pour le sexe, la prévalence du DT2 est fet de l’activité physique seule.
5,5 fois plus élevée chez les Pima US par que l’intensité à laquelle cette activité Les résultats à 20 ans de la première rapport aux Pima Mex et 16 fois plus éle- grande étude épidémiologique chinoise vée par rapport aux Mexicains non Pima. viennent d’être publiés [10]. Par rapport Sachant que le patrimoine génétique est Que se passe-t-il après
au groupe contrôle, les sujets du groupe la période d’accompagnement
augmentation d’un facteur 5 de l’inci- actif (coaching) ?
dence du DT2 ne peut être attribuée qu’à Dans les études d’intervention déjà d’intervention active et une incidence des différences d’environnement. Il a été citées, la durée moyenne de la période d’intervention a été de 3 à 4 ans. Cela soulève la question de savoir si la réduc- Pima étaient l’obésité et la sédentarité. peut prévenir ou retarder la survenue du Or, la prévalence de l’obésité est 10 fois mode de vie se maintient après l’arrêt par rapport aux Pima Mex. L’analyse dié- de la période d’intervention. L’équipe Génétique ou activité physique ?
finlandaise a publié les résultats d’un L’étude des populations ayant divergé apports énergétiques inférieurs à ceux active d’intervention [9]. Les sujets ont éléments de réponse à cette question. tion est plus riche en lipides. La diffé- clinique, questionnaires d’activité phy- groupes porte sur l’activité physique. Le sique et diététique, et hyperglycémie temps passé à l’activité physique modé- rée à intense est 2,5 fois plus élevé chez de glucose). Aucun conseil n’était prodi- les hommes et 7 fois plus élevé chez les pes distincts d’Indiens Pima : l’un vit au période totale de 7 ans (4 ans d’inter- Mexique, et l’autre aux États-Unis, dans US. Ces différences d’activité physique vention active et 3 ans post-intervention), les régions désertiques de l’Arizona. Les sont liées en grande partie à l’environ- l’incidence du DT2 était, respectivement, dans le groupe intervention et le groupe de la Sierra Madre, une région accessible culture et d’élevage peu mécanisée, et contrôle (p = 0,0001), indiquant une dimi- vivent sans électricité, ni eau courante. nution de 43 % du risque relatif dans le Ils se nourrissent aussi du produit de leur groupe intervention. Cette réduction du culture. Au contraire, les Pima US ont un risque est inversement corrélée au score mode de vie rural, mais très mécanisé, total de succès de l’ensemble des buts à avec une dépense énergétique liée à atteindre lors de l’intervention : perte de leur activité professionnelle faible et ils poids, diminution de la prise de lipides se nourrissent de ce qu’ils achètent en la séparation géographique, ils ont un Ce travail montre la différence de pré- donc les mêmes gènes de susceptibilité de l’activité physique. Cette diminution vis-à-vis du DT2. Dans l’étude de Schulz de 43 % est inférieure à la diminution et al. [11], seuls les indiens Pima ayant lité (patrimoine génétique) mais un mode deux parents Pima ont été sélectionnés. de vie très différent. La faible prévalence Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1
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du DT2 et de l’obésité chez les indiens obèses (IMC ≥ 30 kg/m2) et sédentaires avaient jusqu’à présent montré que l’ac- tivité physique d’intensité modérée, telle sique régulière mais obèses et de 2,08 trice de la survenue d’un DT2 [15, 16]. Ils mettent en évidence l’existence d’un de vie occidentalisé. La différence de Pour chaque niveau d’IMC, une activité continuum dans la relation entre le niveau prévalence du DT2 suit, en parallèle, les physique plus élevée est associée à un d’activité physique et le risque de DT2 (et différences d’activité physique et d’obé- aussi d’obésité) puisque le temps passé sité. Ce qui suggère fortement que même devant la télévision est associé au risque le plus élevé de développer un DT2 et/ tement prédisposée, le DT2 n’est pas risque de DT2 diminue. L’obésité et la une issue obligatoire et peut être pré- passé à des activités peu intenses, mais un haut niveau d’activité physique et un mais l’importance du risque lié à l’obésité faible taux d’obésité. Dernier élément serait plus grande que celle imputable au manque d’activité physique. Cependant, DT2 : être debout, puis marcher dans la l’activité physique se prolongent sur le ces résultats montrent que les bénéfices maison, ou au travail) [13]. Les relations long terme. Ainsi, chez les Pima âgés de de l’activité physique ne sont pas limités entre temps passé devant la télévision et plus de 55 ans, l’incidence du DT2 est obésité et DT2 peuvent s’expliquer par de 9 % chez les Pima Mex vs 77 % chez obèses bénéficient aussi d’une diminu- au moins trois faits : 1) diminution de la dépense énergétique, 2) augmentation Obésité ou sédentarité
télévision s’accompagne souvent de la et risque de DT2 ?
Dix heures de télévision
Les études d’intervention soulèvent la par semaine et risque de DT2
palatable), et 3) alimentation riche en lipi- question de savoir ce qui est le plus pré- dictif de la survenue d’un DT2 : l’obésité ou la sédentarité ? L’association indivi- taires - tels que regarder la télévision duelle entre l’obésité et l’activité physi- - sont associés à un risque significati- que a été étudiée sur la population de vement plus élevé de développer un DT2 la Nurses’ Health Study (68 907 femmes et une obésité [13]. Dans la cohorte de Effet de l’activité
la Nurses’ Health Study, chaque tranche physique régulière
sur l’équilibre glycémique
télévision augmente le risque d’obésité des diabétiques de type 2
multivariée incluant l’âge, le tabagisme et d’autres facteurs de risques de DT2 Au contraire, même des activités légères, Une méta-analyse récente fait le point des publications portant sur les effets de l’activité physique régulière sur l’équili- les tâches ménagères), sont associées bre glycémique des DT2 [17]. L’intérêt de cette revue porte sur plusieurs points. En premier lieu, n’ont été prises en compte (p < 0,001), l’augmentation du tour de que les études randomisées où les effets taille (p < 0,001) et avec la diminution seuls de l’exercice ont pu être étudiés de l’activité physique (p < 0,001). Dans d’obésité et 43 % de ceux de DT2 peu- (groupe exercice vs groupe sans exer- vent être attribués aux effets combinés cice). En effet, dans beaucoup d’études, l’IMC et de l’activité physique, si l’on de deux facteurs de risque : soit plus de ce sont les effets de l’exercice combiné 10 heures par semaine devant la télévi- avec la diététique qui sont suivis, sans poids normal (IMC < 25 kg/m2) et ayant pouvoir dissocier les effets de l’exercice une activité physique régulière (exercice (ou de dépense énergétique équivalente) seul. En deuxième lieu, les études impli- ≥ 21,8 MET h/sem. 1), le risque relatif par jour. Cette association positive entre le temps passé à regarder la télévision et l’incidence du DT2 avait été mise en évidence aussi chez les sujets masculins Quatorze études randomisées (impliquant 1 Les recommandations internationales d’activité dans la cohorte de la Health professio- 377 sujets, d’âge moyen 60 ans) répon- physique de 150 min/semaine correspondent à 10 MET h/semaine sachant que la marche daient aux critères de sélection (tableau II) à intensité modérée correspond à au moins 3 [18-31]. La période d’intervention s’éten- dait selon les études entre 8 semaines et Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1
Tableau II : Principales caractéristiques des études randomisées contrôlées (groupe exercice vs groupe non exercice) ayant porté sur les
effets de l’activité physique sur l’équilibre glycémique de sujets diabétiques de type 2
(DT2).
Traitement du diabète
Exercice
de sujets (âge)
(durée du diabète)
de l’étude
(Fréquence)
H : hommes ; F : femmes ; NA : non accessible ; T : groupe témoin (conseils seuls) ; E : groupe exercice.
12 mois. Par rapport au groupe contrôle, -0,3] ; p < 0,05) : il s’agit d’un effet per se exercice au niveau du poids), bien qu’il la pratique d’une activité physique régu- de l’activité physique régulière, puisque lière améliore significativement l’équi- c’est le seul facteur qui avait varié entre les groupes étudiés. Cet effet est observé sans variation de poids (absence de diffé- comme cela est rapporté dans une étude ([intervalle de confiance à 95 % : -0,9 à rence entre les groupes exercice vs sans Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1
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fortement suggéré par les résultats d’étu- deux études [19, 20]. Aucune étude n’a des plus anciennes. Dans l’étude de Raz vélo, c’est-à-dire des exercices d’in- rapporté de complications liées au dia- et al. [21], le suivi réalisé 12 mois après tensité modérée et de durée prolongée bète (et en particulier aucune hypoglycé- la fin de l’intervention (d’une durée de 12 (≥ 30 minutes) à raison d’au moins trois mie n’a été signalée) dans le groupe exer- séances par semaine, afin d’obtenir des cice. À côté de l’équilibre glycémique, les qui continuaient l’exercice maintenaient effets bénéfiques de l’exercice muscu- résultats de la méta-analyse montrent une l’amélioration de leur équilibre glycémi- laire régulier sur l’équilibre glycémique et diminution des triglycérides, en moyenne améliorer les autres facteurs de risques de 0,25 mmol/l (p = 0,03), sans effet signi- ficatif sur le cholestérol HDL et LDL, ni sur l’arrêt de l’intervention [22], les auteurs Quelle quantité d’activité
La signification clinique d’une diminution physique en endurance
du taux d’HbA1c de 0,6 %, obtenue sans (aérobie) ?
perte de poids, peut être appréciée en Un travail récent de Di Loreto et al. [34] contrôle. Mais dans ces deux études, il montre que les effets bénéfiques chez le tives d’intervention ayant examiné les DT2 (âge moyen : 62 ± 0,7 ans ; durée effets de la variation du taux d’HbA1c du DT2 : 7,7 ± 0,3 ans) sont obtenus à sur la morbidité et la mortalité des sujets que des résultats de l’UKPDS (United Quelle activité physique ?
semaine. Cette quantité d’activité physi- Kingdom prospective diabetes study) que maintenue pendant 2 ans induit : i) suggère qu’une augmentation de 1 % du la prise en charge du diabète de type 2 pression artérielle, du cholestérol total et des triglycérides, et ceci sans perte de mode de vie avec une « lutte active contre poids ; ii) une diminution de 2,6 % du ris- risque de décès lié au DT2 (toutes cau- la sédentarité ». Il est écrit que « l’activité que estimé de coronaropathie à 10 ans ; et iii) une économie de santé de 386 $ par 14 % du risque d’infarctus du myocarde personne et par an. Il existe un effet dose autant que possible repose sur > 3 heu- réponse, et pour 27 MET h/sem d’activité res par semaine d’activité plus intensive auteurs ont montré qu’il n’y avait pas de adaptée au profil du patient » [1]. La ques- marche par jour à 4,8 km/h ou 45 minutes tion de savoir ce qu’est une « activité plus à 6,4 km/h, sont rapportés en plus une plications et que, toute réduction du taux intensive », surtout chez un patient tota- perte de poids, une diminution de l’IMC d’HbA1c pouvait être associée à un ris- et du tour de taille et une augmentation du HDL-cholestérol. Les auteurs ont utilisé le plus faible étant retrouvé chez ceux qui un système de conseils prodigués par des ont un taux d’HbA1c normal (< 6 %). La été publiées en 1998 en France par un médecins pratiquant régulièrement l’acti- groupe d’experts réunis sous l’égide vité physique, avec une première consul- tation de 30 minutes et des consultations régulière devrait donc avoir des effets pour l’étude du diabète et des maladies bénéfiques sur la mortalité, la morbidité métaboliques (ALFEDIAM) [33]. Celles-ci permis d’obtenir une adhérence à l’acti- privilégiaient les exercices d’endurance oublier les autres effets bénéfiques de l’activité physique régulière sur les para-mètres métaboliques (autres que la gly- Les points essentiels
• L’exercice régulier représente un mode de prévention, ainsi qu’un traitement à part
Il reste cependant à réaliser des études entière, du DT2 (avec au moins 2,5 heures de marche par semaine).
d’une durée prolongée (plus d’un an) afin • Les effets favorables surviennent surtout chez des sujets ayant une intolérance au glu-
d’apprécier les effets bénéfiques de cette activité physique sur le long terme, de cose ou une hyperglycémie modérée, c’est-à-dire au stade précoce de la maladie.
déterminer si d’autres paramètres que • En effet, l’âge avancé, l’ancienneté du diabète, l’insulinopénie, le surpoids et la séden-
le taux d’HbA1c se modifient à plus long tarité ancienne du sujet sont responsables d’une mauvaise tolérance à l’effort et repré-
sentent un obstacle majeur à la pratique d’une activité physique régulière d’intensité
et de durée suffisantes.
d’HbA1c et l’amélioration de l’équilibre • Il faut donc agir, et bouger au plus tôt, chez les sujets à risque de DT2 et chez les
glycémique se maintiennent. Néanmoins, patients atteints de DT2.
cet effet bénéfique sur le long terme est Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1
Quelle quantité d’activité
physique contre résistance
(musculation) ?
mes structurés combinant les deux types Les effets de l’entraînement sur la dimi- d’entraînement) [37,38] suggèrent forte- ment l’intérêt d’associer musculation et d’activité comprennent des efforts de d’affirmer que l’association des deux résistance. Il a ainsi été montré qu’un programme d’entraînement faisant inter- délétères sur le plan musculo-squelet- venir deux types d’exercice, des efforts musculaires d’endurance et des efforts musculaires sub-maximaux, permettait En pratique
d’obtenir une diminution de l’hémoglo- l’activité physique la plus couramment Dans l’étude de Mourier et al., les patients ont été inclus dans le programme d’en- breux bénéfices prouvés pour la santé, Figure 1 : Évolution du taux d’HbA1c obser-
traînement physique après une période vée dans l’étude de Sigal et al. [36] dans
de réadaptation physique à l’effort pro- laquelle trois modes d’entraînement ont
gressive comprenant trois sessions d’une été comparés de façon randomisée. Après
6 mois d’entraînement, le taux d’HbA1c a diminué de manière similaire dans le groupe ticulier s’il existe une neuropathie péri- aérobie seule et résistance seule, respec- traînement proprement dit, il fallait que le phérique ou des complications au niveau tivement de – 0,51 % et de - 0,38 % (valeur patient soit capable de réaliser un effort des membres inférieurs (arthrose). Dans absolue). L’entraînement combiné a permis une diminution supplémentaire de 0,46 % par rapport à l’entraînement aérobie seul (soit une diminution totale de 0,97 %) et de 0,59 % par rapport à l’entraînement en résistance seule. Le groupe combiné a de meilleurs résultats sur l’HbA1c, mais il fait deux fois plus d’entraîne- S’il n’y a pas de contre-indication, une ment que le groupe aérobie seule ou que le intermittent par semaine (5 exercices de groupe résistance seule, puisqu’il a combiné les deux types d’entraînement soit : 45 min ajoutés afin d’augmenter les bénéfices d’exercices de musculation (avec 2 à 3 séries Le programme utilisé par Loimaala et al. pour la santé. Il ne faut cependant pas par exercice au poids maximum qui peut être oublier qu’une activité physique moins soulevé 7 à 9 fois), 3 fois par semaine.
structurée et de faible intensité pourrait durée d’un an : deux sessions d’endu- aussi diminuer la probabilité de dévelop- rance (marche, course à pieds…) et deux per un DT2, surtout lorsqu’elle remplace sessions de musculation supervisées (les Conflits d’intérêt : Les auteurs déclarent n’avoir
aucun conflit d’intérêt avec le contenu de cet
groupes musculaires variaient tous les 15 jours) [23]. Dans leur méta-analyse des différents protocoles d’exercice utilisés choix multiple d’activités possibles est le meilleur garant d’une bonne adhérence à Références
moyen et long terme, d’où l’intérêt d’une [1] A F S S A P S - H A S . R e c o m m a n d a t i o n prescription individualisée et progres-
Professionnelle. Traitement médicamenteux du sive d’activité physique.
diabète de type 2 (Actualisation). Novembre Il faut ajouter à ces programmes person- en parallèle activité aérobie (45 minu- nalisés et structurés une modification
(Synthèse et Recommandations). Diabetes Metab du mode de vie en général, en privilé-
[2] Nathan DM, Buse JB, Davidson MB, et al.
résistance [7 types d’exercices de mus- giant les déplacements à pied, ou l’utili- Management of hyperglycemia in type 2 diabe- culation (avec 2 à 3 séries par exercice sation du vélo plutôt que de la voiture, les tes: A consensus algorithm for the initiation and escaliers à la place de l’ascenseur. Une adjustment of therapy: a consensus statement from the American Diabetes Association and the levé 7 à 9 fois)] pendant 22 semaines, population sédentaire aura, sur le plan European Association for the Study of Diabetes. Diabetes Care 2006;29:1963-72 [Erratum in: d’entraînement et une supériorité de la que des 24 heures, en utilisant toutes les combinaison des deux [36] (figure 1). al; Finnish Diabetes Prevention Study Group. Prevention of type 2 diabetes mellitus by changes énergétique (quelle que soit l’intensité in lifestyle among subjects with impaired glucose nationales d’activité physique pour les tolerance. N Engl J Med 2001;344:1343-50.
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