Dossier thématique Activité physique M. Duclos1, J.-F. Gautier2 1 Service de médecine du sport et des explo- rations fonctionnelles, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, & Laboratoire de nutrition humaine, INRA UMR 1019, Université d’Auvergne I, Clermont-Ferrand.2 Service de diabétologie et d’endocrinologie, Hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris, & INSERM UMRS U872, Equipe 8, Physical activity and type 2 diabetes mellitusCentre de Recherche des Cordeliers, Paris.Résumé Summary
L’exercice physique régulier associé à une alimentation équili-
Regular physical exercise associated with a well balanced diet
brée est considéré depuis longtemps comme la pierre angulaire
is considered for a long time as the corner stone of the treat-
du traitement du diabète de type 2. Nous disposons mainte-
ment of type 2 diabetes. Five large prospective studies are now
nant de cinq études prospectives qui confirment le rôle majeur
available to show the major role of physical activity to prevent
de l’activité physique dans la prévention du diabète dans les
type 2 diabetes in high risk population. Despite huge numbers
populations à risque. Malgré le nombre important de revue et de
of review and consensus published in the international litera-
consensus publié dans la littérature internationale, peu d’études
ture, only a few studies had rigorously evaluated the efficiency
ont évalué l’efficacité de l’activité physique sur le contrôle gly-
of physical activity on glycemic control. Recent meta-analyses
cémique de manière rigoureuse. Les méta-analyses récentes, et
and particularly that published by the Cochrane Collaboration
en particulier celle publiée par la Cochrane Collaboration, confir-
confirmed a moderate effect of regular physical exercise per se
ment un effet propre, modéré, de l’activité physique régulière
with a mean decrease of HbA1c of 0.6 %, without significant
sur la baisse du taux d’Hb1Ac qui est de l’ordre de 0,6 % et qui
weight loss despite favourable changes in body weight compo-
ne s’accompagne pas d’une perte de poids significative malgré
sition. Although training programmes that have been evaluated
des effets favorables sur la composition corporelle. Bien que les
are not homogenous, the combination of muscular resistance
programmes d’entraînement évalués ne soient pas homogènes,
with aerobic exercises seems to give better results.
l’adjonction d’efforts musculaires de résistance aux activités aérobies semble donner des résultats supérieurs. Key words Physical activity – HbA1c – muscular resistance Mots-clés
Activité physique – diabète de type 2 – HbA1c – résistance musculaire. Introduction
(obésité abdominale), anomalie majeure
l’incapacité de la cellule bêta insulaire de
sécréter suffisamment d’insuline et au bon
associé au DT2 est inversement corrélée
à la sensibilité à l’insuline. Ces éléments
pour compenser l’apparition ou l’aggra-
suggèrent le rôle crucial de la sédenta-
vation d’une insulinorésistance. Le déficit
rité dans la survenue du DT2 et de l’ac-
de l’insulinosécrétion et celui de l’action
tivité physique dans la prévention et le
Correspondance :
de l’insuline coexistent donc au cours du
traitement du DT2. D’ailleurs, la Haute
Jean-François Gautier
Autorité de Santé (HAS) - tout comme les
Service de diabétologie et d’endocrinologie
de l’interaction entre des facteurs géné-
tiques et des facteurs environnementaux.
dès le diagnostic du diabète des mesures
1, avenue Claude Vellefaux75475 Paris cedex 10
Un des déterminants majeurs de la sensi-
hygiéno-diététiques avec deux objectifs :
bilité à l’insuline d’un individu est la masse
une augmentation de l’activité physique
musculaire, elle-même déterminée par le
à 30 minutes par jour et une réduction
2009 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.
niveau d’activité physique. Par ailleurs,
Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1 Dossier thématique Activité physique
L’objectif de cet article est de faire une
plus de 30 minutes/jour ; 2) un groupe
été randomisés en un groupe témoin et
revue des données de la littérature sur
trois groupes bénéficiant d’une prise en
activité physique et DT2 et de discuter
éducation sur la diététique et l’exercice.
charge active avec soit : 1) diététique, 2)
des possibilités de prise en charge par
L’incidence totale du DT2 après 4 ans a
exercice, ou 3) diététique plus exercice.
été de 11 % dans le groupe intervention
et de 23 % dans le groupe contrôle. Ainsi
ans était réduite de 46 % dans le groupe
le risque de DT2 a été réduit de 58 %
Effet préventif de l’activité
dans le groupe intervention à la suite des
physique régulière sur la survenue d’un DT2
effet significatif de l’activité physique
chez les sujets à risques per se. Afin de préciser ces résultats et
métaboliques
du mode de vie (exercice et diététique)
ont été publiées : une étude chinoise,
de l’activité physique, une analyse post Les études d’intervention Da Qing IGT and Diabetes Study [4],
hoc a été réalisée sur la cohorte de
une étude américaine, US diabetes pre-
l’étude finlandaise [8]. L’étude de suivi
vention program [5], une étude indienne,
et de prise en charge a été prolongée
prévenir la survenue d’un DT2 chez des
Indian diabetes prevention programme,
d’un an et les sujets ont été réévalués
sujets à risque (intolérants au glucose).
[6] et une étude japonaise [7]. Elles rap-
Les résultats de l’étude de Tuomilehto et
portent des résultats similaires : réduc-
al. (Finnish diabetes prevention study)[2,
tion de 28 % à 67 % de l’incidence du
tions internationales d’activité physique
3]sont particulièrement éloquents : 522
DT2 chez des sujets à risques métaboli-
(≥ 2,5 h/semaine) était de 62 % dans le
groupe contrôle. Quand l’ensemble des
ans, ont été répartis de façon randomisée
Un effet de l’activité physique
sujets est pris en considération (n = 487
en : 1) un groupe intervention : conseils
indépendant de la diététique
Dans les études précédemment citées,
(- 5 %), réduction des apports lipidiques
c’est l’effet combiné de la diététique et de
l’activité physique qui a été étudié. Seule
l’étude chinoise [4] a étudié un groupe
augmentation de l’activité physique à
exercice seul, puisque les sujets avaient
Tableau I : Principales caractéristiques des études de prévention du diabète de type 2 par l’activité physique. Incidence du diabète Critère Type d’activité à la fin de l’étude de sujets d’inclusion physique de l’étude
Il faut noter que dans toutes ces études (sauf la Da Qing Study), les résultats portent sur les effets combinés de l’activité physique et de la diététique (alimentation équilibrée sans perte de poids, le plus souvent). DT2 : diabète de type 2 ; H : hommes ; F : femmes ; IG : intolérance au glucose ; T : groupe témoin (conseils seuls) ; E : groupe exercice ; RR : risque relatif. FDPS : Finnish diabetes prevention study ; DPPS: Diabetes prevention program study ; IDPP: Indian diabetes prevention programme. Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1
diététique ou de l’indice de masse cor-
première étude, mais reste très signifi-
tions a confirmé l’identité de leur patri-
tion au cours du suivi. Il ressort aussi de
moine génétique. La prévalence du DT2
ce travail que sont bénéfiques à la fois
intervention, le risque relatif en analyse
a été étudiée sur ces deux populations
l’activité physique d’intensité modérée
qui ont donc le même capital génétique
à intense (marche rapide, natation, vélo,
jogging, jeux de balle), et l’activité phy-
perte de poids d’au moins 5 % et de 0,62
sique de faible intensité (marche ou vélo
vie très différent. La prévalence du DT2
à allure faible, jardinage) et ceci toujours
d’activité physique intense à modérée
indépendamment de la diététique ou de
par jour par rapport à ceux qui n’ont
l’IMC. Ceci suggère que dans ces popu-
pas atteint les objectifs. Ce risque rela-
(Pima Mex) vs 34,2 % des hommes et
lations à risques métaboliques élevés,
tif, passe à 0,82 en analyse multivariée
sédentaires et le plus souvent obèses, la
après ajustement sur les autres paramè-
États-Unis (Pima US). Ajustée pour l’âge
durée de l’activité physique et l’énergie
tres (perte de poids, diététique), pour l’ef-
et pour le sexe, la prévalence du DT2 est
fet de l’activité physique seule.
5,5 fois plus élevée chez les Pima US par
que l’intensité à laquelle cette activité
Les résultats à 20 ans de la première
rapport aux Pima Mex et 16 fois plus éle-
grande étude épidémiologique chinoise
vée par rapport aux Mexicains non Pima.
viennent d’être publiés [10]. Par rapport
Sachant que le patrimoine génétique est
Que se passe-t-il après
au groupe contrôle, les sujets du groupe
la période d’accompagnement
augmentation d’un facteur 5 de l’inci-
actif (coaching) ?
dence du DT2 ne peut être attribuée qu’à
Dans les études d’intervention déjà
d’intervention active et une incidence
des différences d’environnement. Il a été
citées, la durée moyenne de la période
d’intervention a été de 3 à 4 ans. Cela
soulève la question de savoir si la réduc-
Pima étaient l’obésité et la sédentarité.
peut prévenir ou retarder la survenue du
Or, la prévalence de l’obésité est 10 fois
mode de vie se maintient après l’arrêt
par rapport aux Pima Mex. L’analyse dié-
de la période d’intervention. L’équipe
Génétique ou activité physique ?
finlandaise a publié les résultats d’un
L’étude des populations ayant divergé
apports énergétiques inférieurs à ceux
active d’intervention [9]. Les sujets ont
éléments de réponse à cette question.
tion est plus riche en lipides. La diffé-
clinique, questionnaires d’activité phy-
groupes porte sur l’activité physique. Le
sique et diététique, et hyperglycémie
temps passé à l’activité physique modé-
rée à intense est 2,5 fois plus élevé chez
de glucose). Aucun conseil n’était prodi-
les hommes et 7 fois plus élevé chez les
pes distincts d’Indiens Pima : l’un vit au
période totale de 7 ans (4 ans d’inter-
Mexique, et l’autre aux États-Unis, dans
US. Ces différences d’activité physique
vention active et 3 ans post-intervention),
les régions désertiques de l’Arizona. Les
sont liées en grande partie à l’environ-
l’incidence du DT2 était, respectivement,
dans le groupe intervention et le groupe
de la Sierra Madre, une région accessible
culture et d’élevage peu mécanisée, et
contrôle (p = 0,0001), indiquant une dimi-
vivent sans électricité, ni eau courante.
nution de 43 % du risque relatif dans le
Ils se nourrissent aussi du produit de leur
groupe intervention. Cette réduction du
culture. Au contraire, les Pima US ont un
risque est inversement corrélée au score
mode de vie rural, mais très mécanisé,
total de succès de l’ensemble des buts à
avec une dépense énergétique liée à
atteindre lors de l’intervention : perte de
leur activité professionnelle faible et ils
poids, diminution de la prise de lipides
se nourrissent de ce qu’ils achètent en
la séparation géographique, ils ont un
Ce travail montre la différence de pré-
donc les mêmes gènes de susceptibilité
de l’activité physique. Cette diminution
vis-à-vis du DT2. Dans l’étude de Schulz
de 43 % est inférieure à la diminution
et al. [11], seuls les indiens Pima ayant
lité (patrimoine génétique) mais un mode
deux parents Pima ont été sélectionnés.
de vie très différent. La faible prévalence
Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1 Dossier thématique Activité physique
du DT2 et de l’obésité chez les indiens
obèses (IMC ≥ 30 kg/m2) et sédentaires
avaient jusqu’à présent montré que l’ac-
tivité physique d’intensité modérée, telle
sique régulière mais obèses et de 2,08
trice de la survenue d’un DT2 [15, 16].
Ils mettent en évidence l’existence d’un
de vie occidentalisé. La différence de
Pour chaque niveau d’IMC, une activité
continuum dans la relation entre le niveau
prévalence du DT2 suit, en parallèle, les
physique plus élevée est associée à un
d’activité physique et le risque de DT2 (et
différences d’activité physique et d’obé-
aussi d’obésité) puisque le temps passé
sité. Ce qui suggère fortement que même
devant la télévision est associé au risque
le plus élevé de développer un DT2 et/
tement prédisposée, le DT2 n’est pas
risque de DT2 diminue. L’obésité et la
une issue obligatoire et peut être pré-
passé à des activités peu intenses, mais
un haut niveau d’activité physique et un
mais l’importance du risque lié à l’obésité
faible taux d’obésité. Dernier élément
serait plus grande que celle imputable au
manque d’activité physique. Cependant,
DT2 : être debout, puis marcher dans la
l’activité physique se prolongent sur le
ces résultats montrent que les bénéfices
maison, ou au travail) [13]. Les relations
long terme. Ainsi, chez les Pima âgés de
de l’activité physique ne sont pas limités
entre temps passé devant la télévision et
plus de 55 ans, l’incidence du DT2 est
obésité et DT2 peuvent s’expliquer par
de 9 % chez les Pima Mex vs 77 % chez
obèses bénéficient aussi d’une diminu-
au moins trois faits : 1) diminution de la
dépense énergétique, 2) augmentation
Obésité ou sédentarité
télévision s’accompagne souvent de la
et risque de DT2 ? Dix heures de télévision
Les études d’intervention soulèvent la
par semaine et risque de DT2
palatable), et 3) alimentation riche en lipi-
question de savoir ce qui est le plus pré-
dictif de la survenue d’un DT2 : l’obésité
ou la sédentarité ? L’association indivi-
taires - tels que regarder la télévision
duelle entre l’obésité et l’activité physi-
- sont associés à un risque significati-
que a été étudiée sur la population de
vement plus élevé de développer un DT2
la Nurses’ Health Study (68 907 femmes
et une obésité [13]. Dans la cohorte de
Effet de l’activité
la Nurses’ Health Study, chaque tranche
physique régulière sur l’équilibre glycémique
télévision augmente le risque d’obésité
des diabétiques de type 2
multivariée incluant l’âge, le tabagisme
et d’autres facteurs de risques de DT2
Au contraire, même des activités légères,
Une méta-analyse récente fait le point
des publications portant sur les effets de
l’activité physique régulière sur l’équili-
les tâches ménagères), sont associées
bre glycémique des DT2 [17]. L’intérêt de
cette revue porte sur plusieurs points. En
premier lieu, n’ont été prises en compte
(p < 0,001), l’augmentation du tour de
que les études randomisées où les effets
taille (p < 0,001) et avec la diminution
seuls de l’exercice ont pu être étudiés
de l’activité physique (p < 0,001). Dans
d’obésité et 43 % de ceux de DT2 peu-
(groupe exercice vs groupe sans exer-
vent être attribués aux effets combinés
cice). En effet, dans beaucoup d’études,
l’IMC et de l’activité physique, si l’on
de deux facteurs de risque : soit plus de
ce sont les effets de l’exercice combiné
10 heures par semaine devant la télévi-
avec la diététique qui sont suivis, sans
poids normal (IMC < 25 kg/m2) et ayant
pouvoir dissocier les effets de l’exercice
une activité physique régulière (exercice
(ou de dépense énergétique équivalente)
seul. En deuxième lieu, les études impli-
≥ 21,8 MET h/sem. 1), le risque relatif
par jour. Cette association positive entre
le temps passé à regarder la télévision
et l’incidence du DT2 avait été mise en
évidence aussi chez les sujets masculins
Quatorze études randomisées (impliquant
1 Les recommandations internationales d’activité
dans la cohorte de la Health professio-
377 sujets, d’âge moyen 60 ans) répon-
physique de 150 min/semaine correspondent à 10 MET h/semaine sachant que la marche
daient aux critères de sélection (tableau II)
à intensité modérée correspond à au moins 3
[18-31]. La période d’intervention s’éten-
dait selon les études entre 8 semaines et
Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1 Tableau II : Principales caractéristiques des études randomisées contrôlées (groupe exercice vs groupe non exercice) ayant porté sur les effets de l’activité physique sur l’équilibre glycémique de sujets diabétiques de type 2 (DT2). Traitement du diabète Exercice de sujets (âge) (durée du diabète) de l’étude (Fréquence)
H : hommes ; F : femmes ; NA : non accessible ; T : groupe témoin (conseils seuls) ; E : groupe exercice.
12 mois. Par rapport au groupe contrôle,
-0,3] ; p < 0,05) : il s’agit d’un effet per se
exercice au niveau du poids), bien qu’il
la pratique d’une activité physique régu-
de l’activité physique régulière, puisque
lière améliore significativement l’équi-
c’est le seul facteur qui avait varié entre
les groupes étudiés. Cet effet est observé
sans variation de poids (absence de diffé-
comme cela est rapporté dans une étude
([intervalle de confiance à 95 % : -0,9 à
rence entre les groupes exercice vs sans
Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1 Dossier thématique Activité physique
fortement suggéré par les résultats d’étu-
deux études [19, 20]. Aucune étude n’a
des plus anciennes. Dans l’étude de Raz
vélo, c’est-à-dire des exercices d’in-
rapporté de complications liées au dia-
et al. [21], le suivi réalisé 12 mois après
tensité modérée et de durée prolongée
bète (et en particulier aucune hypoglycé-
la fin de l’intervention (d’une durée de 12
(≥ 30 minutes) à raison d’au moins trois
mie n’a été signalée) dans le groupe exer-
séances par semaine, afin d’obtenir des
cice. À côté de l’équilibre glycémique, les
qui continuaient l’exercice maintenaient
effets bénéfiques de l’exercice muscu-
résultats de la méta-analyse montrent une
l’amélioration de leur équilibre glycémi-
laire régulier sur l’équilibre glycémique et
diminution des triglycérides, en moyenne
améliorer les autres facteurs de risques
de 0,25 mmol/l (p = 0,03), sans effet signi-
ficatif sur le cholestérol HDL et LDL, ni sur
l’arrêt de l’intervention [22], les auteurs
Quelle quantité d’activité
La signification clinique d’une diminution
physique en endurance
du taux d’HbA1c de 0,6 %, obtenue sans
(aérobie) ?
perte de poids, peut être appréciée en
Un travail récent de Di Loreto et al. [34]
contrôle. Mais dans ces deux études, il
montre que les effets bénéfiques chez le
tives d’intervention ayant examiné les
DT2 (âge moyen : 62 ± 0,7 ans ; durée
effets de la variation du taux d’HbA1c
du DT2 : 7,7 ± 0,3 ans) sont obtenus à
sur la morbidité et la mortalité des sujets
que des résultats de l’UKPDS (United Quelle activité physique ?
semaine. Cette quantité d’activité physi-
Kingdom prospective diabetes study)
que maintenue pendant 2 ans induit : i)
suggère qu’une augmentation de 1 % du
la prise en charge du diabète de type 2
pression artérielle, du cholestérol total et
des triglycérides, et ceci sans perte de
mode de vie avec une « lutte active contre
poids ; ii) une diminution de 2,6 % du ris-
risque de décès lié au DT2 (toutes cau-
la sédentarité ». Il est écrit que « l’activité
que estimé de coronaropathie à 10 ans ;
et iii) une économie de santé de 386 $ par
14 % du risque d’infarctus du myocarde
personne et par an. Il existe un effet dose
autant que possible repose sur > 3 heu-
réponse, et pour 27 MET h/sem d’activité
res par semaine d’activité plus intensive
auteurs ont montré qu’il n’y avait pas de
adaptée au profil du patient » [1]. La ques-
marche par jour à 4,8 km/h ou 45 minutes
tion de savoir ce qu’est une « activité plus
à 6,4 km/h, sont rapportés en plus une
plications et que, toute réduction du taux
intensive », surtout chez un patient tota-
perte de poids, une diminution de l’IMC
d’HbA1c pouvait être associée à un ris-
et du tour de taille et une augmentation du
HDL-cholestérol. Les auteurs ont utilisé
le plus faible étant retrouvé chez ceux qui
un système de conseils prodigués par des
ont un taux d’HbA1c normal (< 6 %). La
été publiées en 1998 en France par un
médecins pratiquant régulièrement l’acti-
groupe d’experts réunis sous l’égide
vité physique, avec une première consul-
tation de 30 minutes et des consultations
régulière devrait donc avoir des effets
pour l’étude du diabète et des maladies
bénéfiques sur la mortalité, la morbidité
métaboliques (ALFEDIAM) [33]. Celles-ci
permis d’obtenir une adhérence à l’acti-
privilégiaient les exercices d’endurance
oublier les autres effets bénéfiques de l’activité physique régulière sur les para-mètres métaboliques (autres que la gly-
Les points essentiels • L’exercice régulier représente un mode de prévention, ainsi qu’un traitement à part
Il reste cependant à réaliser des études
entière, du DT2 (avec au moins 2,5 heures de marche par semaine).
d’une durée prolongée (plus d’un an) afin
• Les effets favorables surviennent surtout chez des sujets ayant une intolérance au glu-
d’apprécier les effets bénéfiques de cette activité physique sur le long terme, de
cose ou une hyperglycémie modérée, c’est-à-dire au stade précoce de la maladie.
déterminer si d’autres paramètres que
• En effet, l’âge avancé, l’ancienneté du diabète, l’insulinopénie, le surpoids et la séden-
le taux d’HbA1c se modifient à plus long
tarité ancienne du sujet sont responsables d’une mauvaise tolérance à l’effort et repré- sentent un obstacle majeur à la pratique d’une activité physique régulière d’intensité et de durée suffisantes.
d’HbA1c et l’amélioration de l’équilibre
• Il faut donc agir, et bouger au plus tôt, chez les sujets à risque de DT2 et chez les
glycémique se maintiennent. Néanmoins,
patients atteints de DT2.
cet effet bénéfique sur le long terme est
Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1 Quelle quantité d’activité physique contre résistance (musculation) ?
mes structurés combinant les deux types
Les effets de l’entraînement sur la dimi-
d’entraînement) [37,38] suggèrent forte-
ment l’intérêt d’associer musculation et
d’activité comprennent des efforts de
d’affirmer que l’association des deux
résistance. Il a ainsi été montré qu’un
programme d’entraînement faisant inter-
délétères sur le plan musculo-squelet-
venir deux types d’exercice, des efforts
musculaires d’endurance et des efforts musculaires sub-maximaux, permettait
En pratique
d’obtenir une diminution de l’hémoglo-
l’activité physique la plus couramment
Dans l’étude de Mourier et al., les patients
ont été inclus dans le programme d’en-
breux bénéfices prouvés pour la santé,
Figure 1 :Évolution du taux d’HbA1c obser-
traînement physique après une période
vée dans l’étude de Sigal et al. [36] dans
de réadaptation physique à l’effort pro-
laquelle trois modes d’entraînement ont
gressive comprenant trois sessions d’une
été comparés de façon randomisée. Après
6 mois d’entraînement, le taux d’HbA1c a diminué de manière similaire dans le groupe
ticulier s’il existe une neuropathie péri-
aérobie seule et résistance seule, respec-
traînement proprement dit, il fallait que le
phérique ou des complications au niveau
tivement de – 0,51 % et de - 0,38 % (valeur
patient soit capable de réaliser un effort
des membres inférieurs (arthrose). Dans
absolue). L’entraînement combiné a permis une diminution supplémentaire de 0,46 % par
rapport à l’entraînement aérobie seul (soit une
diminution totale de 0,97 %) et de 0,59 % par
rapport à l’entraînement en résistance seule.
Le groupe combiné a de meilleurs résultats sur l’HbA1c, mais il fait deux fois plus d’entraîne-
S’il n’y a pas de contre-indication, une
ment que le groupe aérobie seule ou que le
intermittent par semaine (5 exercices de
groupe résistance seule, puisqu’il a combiné
les deux types d’entraînement soit : 45 min
ajoutés afin d’augmenter les bénéfices
d’exercices de musculation (avec 2 à 3 séries
Le programme utilisé par Loimaala et al.
pour la santé. Il ne faut cependant pas
par exercice au poids maximum qui peut être
oublier qu’une activité physique moins
soulevé 7 à 9 fois), 3 fois par semaine.
structurée et de faible intensité pourrait
durée d’un an : deux sessions d’endu-
aussi diminuer la probabilité de dévelop-
rance (marche, course à pieds…) et deux
per un DT2, surtout lorsqu’elle remplace
sessions de musculation supervisées (les
Conflits d’intérêt : Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt avec le contenu de cet
groupes musculaires variaient tous les 15
jours) [23]. Dans leur méta-analyse des
différents protocoles d’exercice utilisés
choix multiple d’activités possibles est le
meilleur garant d’une bonne adhérence à
Références
moyen et long terme, d’où l’intérêt d’une
[1] A F S S A P S - H A S . R e c o m m a n d a t i o n
prescription individualisée et progres-
Professionnelle. Traitement médicamenteux du
sive d’activité physique.
diabète de type 2 (Actualisation). Novembre
Il faut ajouter à ces programmes person-
en parallèle activité aérobie (45 minu-
nalisés et structurés une modification
(Synthèse et Recommandations). Diabetes Metab
du mode de vie en général, en privilé-
[2] Nathan DM, Buse JB, Davidson MB, et al.
résistance [7 types d’exercices de mus-
giant les déplacements à pied, ou l’utili-
Management of hyperglycemia in type 2 diabe-
culation (avec 2 à 3 séries par exercice
sation du vélo plutôt que de la voiture, les
tes: A consensus algorithm for the initiation and
escaliers à la place de l’ascenseur. Une
adjustment of therapy: a consensus statement from the American Diabetes Association and the
levé 7 à 9 fois)] pendant 22 semaines,
population sédentaire aura, sur le plan
European Association for the Study of Diabetes.
Diabetes Care 2006;29:1963-72 [Erratum in:
d’entraînement et une supériorité de la
que des 24 heures, en utilisant toutes les
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Certified Public Accountants 4-4-1 Kudan-Minami, Chiyoda-ku, Tokyo 102-8264, Japan Phone: 81-3-3515-1130 Fax: 81-3-5226-3355 October 4, 2013 Mr. David McPeak IAESB Technical Director International Accounting Education Standards Board 529 Fifth Avenue 6th Floor New York, NY 10017 Dear Mr. McPeak : Re: JICPA Comments on the Exposure Draft, 2014 2016 IAESB Strategy and Work Plan The Japanese In
Ethical issues arising from the use of assisted reproductive technologies Introduction warrant attention, balance and prioritization. Balanceand prioritization may be achieved in different ways,The purpose of this paper is to address ethical issuesdepending upon the ethical orientations, principlesarising from four aspects of the employment ofand levels of analysis that are brought to be