Témoignage de carmen

Témoignage de Carmen J’ai un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) depuis à peu près l’âge de six ans. A cette époque je ne me rendais pas compte de ce qui m’arrivait. Maintenant je me rappelle trois événements qui m'ont fait réaliser que le TOC est apparu dès cette période. Un jour, mon père m’a grondée car il avait trouvé dans ma corbeille à papiers beaucoup de feuilles presque blanches et il les a sorties de la corbeille. C’est que je jetais mes dessins avant de les avoir terminés, car ils n’étaient jamais assez parfaits pour moi. J’ai mis les feuilles dans un tiroir et je n’ai plus jamais dessiné. Une autre fois, mes parents avaient invité leurs nombreux amis à la maison avec leurs enfants. Nous jouions dans la chambre que je partageais avec ma sœur et elle était très en désordre. En particulier, un des enfants avait pris dans la chambre les cacahouètes non pelées qui étaient servies pour l'apéritif, et il y avait des morceaux de pelures de cacahouètes par terre. J'ai alors sorti l'aspirateur pour les aspirer et ma mère m'a grondée en me disant que ce n'était pas le moment de passer l'aspirateur. J'étais fâchée et je me suis mise à pleurer. Je me rappelle aussi que les couvertures de nos lits étaient tout de travers, presque par terre, à force de s'asseoir et de sauter dessus. J'avais l'esprit obnubilé par les morceaux de pelures de cacahouètes, les couvertures de travers et les jouets partout. J'en voulais aux autres enfants de faire du désordre dans ma chambre, et je me sentais très angoissée, avec le sentiment que personne ne me comprenait. Le troisième événement dont je me souviens est survenu alors que j'étais en quatrième primaire. Un jour j'ai eu une mauvaise note et j'étais très angoissée. Il faut dire que mes parents attachaient beaucoup d’importance aux notes et j’avais très peur qu’ils me grondent. Alors j’ai décidé que je n’aurais plus jamais de mauvaises notes. J’ai pris à la maison tous les livres et les cahiers qui étaient dans mon pupitre à l’école pour les apprendre par cœur. Il était lourd mon cartable ! Ce soir-là, j’ai fait mes devoirs très longtemps. Je m’étais installée dans la cuisine, car ma sœur dormait déjà. Une fois mes devoirs terminés, j’ai entrepris de ramener mes livres et mes cahiers un par un dans ma chambre en pensant très fort à ce qu’il y avait dedans et de les empiler au cordeau sur mon bureau, les plus grands dessous, les plus petits en haut. Cela m’est arrivé une seule fois. Mais j’ai continué à étudier très consciencieusement, et plus longtemps que ce qui aurait été normal, car l’idée d’avoir de mauvaises notes m’angoissait et me déprimait. Par la suite, malgré que j'étais sombre et triste, le TOC s'est atténué pour réapparaître vers l'âge de 17 ans environ. Du jour au lendemain j’ai commencé à me laver les mains trop souvent - chaque fois que je touchais de l’argent, que je ramassais quelque chose qui tombait par terre ou que je jetais quelque chose à la poubelle. Je prenais des douches qui duraient une heure de temps – toujours une heure – je me brossais les dents pendant une demi-heure – toujours une demi-heure. Quand je suis partie, à 21 ans, de chez mes parents pour vivre seule, des difficultés pour faire le ménage sont apparues : je voulais le faire de manière si parfaite que cela devenait une montagne et finalement je renonçais à le faire. Alors, mon appartement devenait de plus en plus poussiéreux, et plus il était poussiéreux, plus j’avais de la peine à m’y mettre. Pendant tout le temps où je n’arrivais pas à m’y mettre – plusieurs mois – ce n’était pas que je ne me préoccupais pas du ménage, au contraire : j’étais tout le temps en souci car je n’arrivais pas à le faire. Quand enfin je le faisais cela pouvait prendre trois jours, trois jours en dehors de la vie, trois jours de souffrance, emprisonnée dans mes rituels. Ce TOC se caractérise donc par des obsessions d’imperfection et de saleté et des compulsions qui prennent la forme d’une lenteur à effectuer les tâches de la vie quotidienne, principalement pour faire le ménage, prendre une douche et me laver les dents, mais aussi de manière générale pour tout ce que je fais. La lenteur est due à un perfectionnisme qui est totalement inadapté. Les obsessions d'imperfection se manifestent surtout quand je dois laver quelque chose. Je fais par exemple le ménage très lentement car j'ai peur qu'il ne soit pas fait parfaitement. Je n’arrive pas à faire le ménage rapidement, j’ai beau faire des efforts, c’est impossible. Je dois le faire en plusieurs fois, toujours le matin, quand je suis bien reposée. Par contre le temps consacré aux douches et au brossage des dents a bien diminué, il est de respectivement 15 minutes et 5 minutes. Voici ce que j’ai entrepris pour me guérir de ce TOC qui empoisonnait ma vie : à 19 ans, je me suis rendue compte que quelque chose n’allait pas et j’ai décidé d’aller consulter une psychiatre toute seule sans rien dire à mes parents, qui ne se doutaient de rien, et avec lesquels je ne pouvais pas parler. Ils se faisaient probablement du souci pour moi, se rendant peut-être compte que quelque chose n’allait pas, mais ils ne pouvaient concevoir que j’aie besoin d’aller consulter une psychiatre. Mes parents sont des gens très simples qui pensaient que j’avais tout pour être heureuse, car eux-mêmes avaient manqué de tout pendant leur enfance - ils sont espagnols et ont émigré en Suisse à la fin des années 60 pour des raisons économiques. D'ailleurs je ne savais pas moi-même ce qui m'arrivait. Tout ce que je savais c'est que je me sentais mal, et que j'avais besoin d'aide. Je suis donc allée consulter une psychiatre que j’ai trouvée dans l’annuaire un jour glacial de février 1993, je m’en souviens encore. En juin de cette année-là j’allais passer ma maturité. L’angoisse de rater ma maturité a été la principale raison de ma démarche. Je me disais que ce n’était pas normal de se faire autant de souci pour si peu de chose, car il y avait des choses tellement plus importantes dans la vie. J'aurais voulu être insouciante et bohème, mais j'étais tout le contraire. A partir de ce jour de février 1993, j'ai passé environ six ans à suivre des psychothérapies de type analytique avec trois psychiatres qui n'ont pas du tout compris ce que je vivais. Aucun d'eux ne m'a dit que j'avais un TOC. Mon état n'a fait qu'empirer et je suis devenue très dépressive. Les nombreuses séances de psychothérapies que j'ai suivies avec eux ne m'ont fait faire aucun progrès. Un jour j'ai trouvé chez mes parents un livre sur le TOC, Les ennemis intérieurs : obsessions et compulsions, et j'ai compris ce qui me faisait souffrir depuis des années. Bien que ce livre mentionne la psychothérapie cognitivo-comportementale comme traitement efficace contre le TOC, je n'ai pas eu le courage d'arrêter tout de suite la psychothérapie de type analytique que j'étais en train de suivre avec ma troisième psychiatre. En 2000 j’ai eu un trouble du comportement alimentaire. J’avais décidé que j’étais trop grosse et que cela ne pouvait durer un jour de plus. J’ai donc commencé un régime et j’ai perdu quinze kilos en six mois. Au bout de six mois j’étais tellement affamée que j’ai eu des crises de boulimie. Je suis allée consulter une psychologue diététicienne spécialiste des troubles du comportement alimentaire qui pratiquait la psychothérapie cognitivo-comportementale. Je lui ai parlé du TOC et grâce à elle j'ai pris contact avec un psychiatre cognitivo-comportementaliste, spécialiste des troubles anxieux et du TOC. Lorsque j'ai annoncé à ma troisième psychiatre que je voulais arrêter ma psychothérapie avec elle pour entreprendre une psychothérapie cognitivo-comportementale, elle s'est montrée glaciale. Pourtant cela faisait trois ans que j'allais la voir chaque semaine, et elle voyait bien que je ne faisais aucun progrès, et que j'étais même devenue très maigre. J’ai suivi environ une année de psychothérapie cognitivo-comportementale contre le TOC et contre le trouble alimentaire. Pour soigner le TOC, mon psychiatre m’avait dit que j’avais le choix entre la psychothérapie ou les médicaments, j’ai choisi la psychothérapie. Il m’a aussi demandé quel problème je souhaitais résoudre en premier, je lui ai répondu que je voulais faire le ménage en un temps normal, deux heures en tout. Il m'a fait lire le livre Je ne peux pas m'arrêter de laver, vérifier, compter : mieux vivre avec un TOC. Au bout d'une année je n'avais pas réussi à atteindre l'objectif de faire le ménage en deux heures et il m'a proposé de prendre un antidépresseur efficace contre le TOC. Je l'ai ressenti comme un échec. Je me sentais bête de ne pas être arrivée à faire des progrès grâce à mes efforts et ma volonté. Je ne voulais absolument pas prendre de médicaments. En effet, j'avais lu dans le livre que l'on pouvait s'en sortir grâce à la psychothérapie seulement. J’ai pensé que je voulais mourir, puisque je n’arrivais pas à guérir. Il m’a fallu du temps pour accepter de prendre ce médicament. J'ai compris que ce n'était pas de ma faute d’avoir cette maladie, ni de la faute de mes parents. J’ai accepté ma maladie. Plutôt que de me battre en vain pour être comme tout le monde, j'ai décidé de m’accepter avec ma maladie. Je n’avais rien à perdre, et j’ai décidé que désormais je vivais pour être heureuse et pas pour me torturer. La psychothérapie a duré encore quelque temps et mon psychiatre est même venu chez moi plusieurs fois pour m'apprendre à faire le ménage. Je suis allée à Lausanne pour chercher de l'aide dans des groupes d’entraide, à Anxietas et à l'ARTOC. Quand le trouble alimentaire est apparu, je suis allée à quelques groupes d'entraide de l'Association Boulimie-Anorexie. Cela m'avait bien aidée. J’avais eu la force d’arrêter de délirer au sujet de mon poids et de recommencer à manger. J'avais trouvé du réconfort et de la compréhension. J'avais été émue que les participants cherchent à m'aider avec beaucoup de chaleur humaine. Je n'étais plus seule avec ma maladie, j'avais des compagnons d'infortune. Je suis persuadée qu'un groupe d'entraide est extrêmement utile. Rencontrer des personnes ayant la même maladie permet de sortir de l'isolement, de dédramatiser le trouble psychique, de comprendre qu'il n'y a aucune honte à en souffrir. La connaissance de la maladie est très importante pour aller mieux. Pendant des années, je ne savais pas ce que j'avais, je ne comprenais pas pourquoi j’étais triste, j’étais perdue dans un épais brouillard. Quand j’ai appris ce que j’avais, j’allais tout de suite mieux, j’avais un point de repère à partir duquel je pouvais progresser, et je n’ai eu de cesse de m’instruire pour comprendre le mécanisme du trouble le mieux possible. J’ai pris l’antidépresseur (de la Sertraline) pendant dix ans, à partir de 2003, à raison de 50 mg par jour, avec une interruption d’environ un mois en 2006. Au début j’ai ressenti un effet euphorisant et très agréable. J’avais une énergie débordante et j’étais très joyeuse. Au bout de quelques mois cet effet très agréable est passé et je pensais qu’il ne faisait plus effet, c’est pourquoi en 2006 j’avais décidé d’arrêter d’un coup de le prendre. Mais il faisait quand même effet et je ne m'en rendais pas compte. L’antidépresseur a diminué sensiblement les obsessions et l’angoisse. Il ne faut jamais arrêter de prendre un antidépresseur d’un coup, c’est très mauvais. J’ai eu des symptômes de sevrage et je me suis sentie très mal. J’ai donc vite recommencé à le prendre jusqu’à il y a quelques jours, où j’ai décidé avec mon médecin de diminuer très progressivement de le prendre, pendant six mois, par paliers de deux mois. En effet, j’estime que je l’ai pris suffisamment longtemps. Mon médecin m’a dit que si j’arrête de le prendre très progressivement sur une durée de six mois, par paliers de deux mois, mon cerveau ne devrait se rendre compte de rien, et devrait recommencer à fabriquer lui-même la sérotonine qui était fabriquée auparavant par le médicament. Je suis très heureuse d’avoir pris cette décision, et de faire une nouvelle expérience pour voir si j’arrive à vivre sans médicament. De toute façon je n’arrive pas à faire le ménage en deux heures même avec l’antidépresseur. A mon travail une modification de mon cahier des charges a été nécessaire pour que je retrouve un rendement acceptable. Grâce à ce changement ma motivation est revenue. A quelque chose malheur est bon. En 2007 j’ai fondé l’AETOC – Association d’entraide de personnes souffrant de troubles obsessionnels-compulsifs – avec un ami ayant lui aussi un TOC. J’ai donné à cette association des centaines d’heures de travail bénévole. J’en suis très heureuse. Maintenant j’aspire à réussir de plus en plus, dans mon temps libre, à me ressourcer dans des activités qui me font plaisir : la randonnée, la lecture, passer du temps avec mes amis, partir en vacances, aller au cinéma, ne rien faire, sans mauvaise conscience ! Pour guérir du TOC il s’agit de ne rien faire. Juste me faire plaisir et me laisser vivre. Vaste programme que de ne rien faire !

Source: http://www.aetoc.ch/wp-content/uploads/2013/11/T%C3%A9moignage-de-Carmen.pdf

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